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Que dire de ces 4 années à lire, découvrir, questionner, enseigner, militer, expérimenter.
J’en retiens des débuts très enthousiastes et joyeux de partir à la recherche de pistes pour mener des modes de vie joyeux et soutenables.
Cet enthousiasme céda vide la place au désarroi face à l’ampleur de la crise écologique en cours, que je sous estimais fortement et que j’imagine que je sous estime encore, ainsi que la multiplicité des autres dysfonctionnements aussi bien de justice sociale, de la santé ou encore du lien relationnel.
De nombreuses pistes de solution que je voyais être proposées se retrouver souvent au final déplacer le problème ailleurs dans le temps ou dans l’espace géographique – ou encore sur d’autres êtres vivants.
L’écologie devint aussi politique à ce moment là quand je réalisais que les modes de vie actuels non soutenables, et à plus forte raison pour les plus riches, avaient déjà suscité opposition et mise en garde depuis leurs établissements divers et variés.
Cette période me figea dans une sorte de paralysie avec le dilemme de ne trouver que des pistes radicales vues comme non désirables ou alors des pistes désirées qui me semblaient non durables.

Face à l’ampleur et la démesure de mon envie de tout modéliser, je m’effondrais en réalisant que les objectifs étaient beaucoup trop ambitieux et irréalistes.

Je finis par abandonner cette thèse après des mois de lutte avec moi-même et un épuisement aussi bien psychologique que mental qui eut raison de mon envie de rendre la pareille à la confiance que l’on avait placé en moi.

Cette expérience m’a démontré mon plaisir à enseigner et susciter le débat et la curiosité auprès des étudiants, la difficulté pour moi à l’époque de me tenir à une auto-discipline ainsi que le besoin d’apprendre via d’autres biais que le cognitif et la lecture.